A la Société générale, la salle de marché occupait cinq
informaticiens en 1994. Avec le projet Eliot de modernisation, elle en mobilise
aujourd'hui cinquante.
Société Générale : une salle de marché championne de la gestion de projet matricielle
Le propre des systèmes d'information de salles de marché est d'être en refonte quasi
permanente. Hyperactivité autour des produits dérivés, intensification de la
concurrence, évolutions réglementaires : « La difficulté est de faire évoluer
l'architecture et de maintenir la cohérence du dispositif, tout en satisfaisant aux
multiples besoins des traders a courte échéance », témoigne Carlos Gonçalves,
responsable du système d'information de la salle de marché DAI (dérivés actions
indices) de la Société générale.
Ce système baptisé Eliot, conçu en 1992 et opérationnel depuis 1994, occupait à
l'origine cinq informaticiens. Aujourd'hui, ils sont cinquante, avec un budget de 100
millions de francs (15,2 millions d'euros) réparti sur deux ans. Leur organisation en
équipes correspond aux fonctions assurées par les 750 utilisateurs répartis sur les
grandes places de marché (New York, Tokyo, Londres, Paris, etc.). Six équipes se
répartissent ainsi les projets répondant aux besoins des front-office, middle-office et
back-office, services commerciaux, contrôle de risque, help-desk, et deux sont affectées
à l'architecture et aux développements rapides.
L'organisation matricielle se traduit par ce fait, notamment, que le maître d'ouvrage de
chaque sous-projet est aussi le maître duvre qui se charge d'étudier les
impacts des modifications sur chacun des volets (front-office, backoffice, etc.). Mais la
cohérence est aussi assurée par les évolutions technologiques. Exemple d'aménagement
déjà en place: l'accès aux informations de la base de données logiques (50 gigaoctets,
SGBD et serveurs de réplication Sybase) passe par une interface unique (un framework
développé en C++).
Toute requête de l'utilisateur y transite de façon transparente, qu'elle parte d'un
tableur Excel, d'un écran Eliot (développé sous PowerBuilder) ou d'un composant Active
X, donnant accès aux applications spécifiques d'Eliot (gestion du risque, analyse
gain-perte, reporting réglementaire), ou encore qu'il se connecte sur un serveur de flux
de données du marché (passage d'ordre, etc.).
Gestion des flux industrialisée
L'étape suivante, baptisée EDS (Eliot Data Services), consiste en une couche middleware
, développée en Java selon l'architecture Corba, qui ajoutera (dès juillet 2000) aux
vertus de l'interface unique des services (composants) paramétrables en local. "Ce
qui permettra aux applications spécifiques à chacune des places de marché de
fonctionner indépendamment des incidents de réseaux et de bases de données, sans
remettre en cause la cohérence de l'ensemble," note le responsable.
Tandis que ce projet EDS est conduit par l'équipe architecture (qui en mène d'autres de
front), celle du help-desk s'est attelée à la mise en ceuvre de fonctionnalités de CTI
(couplage téléphonie-informatique) afin de relier le traitement des demandes des
utilisateurs au suivi des incidents.
Autant dire qu'avec cette simultanéité de multiples projets, la qualité de la
coordination est essentielle. Depuis dix-huit mois, celle-ci est assistée par le
progiciel de planification et de suivi de projets PSN7 de Le Bihan & Cie.
Le gap aura disparu
L'enjeu : maintenir l'avantage concurrentiel du groupe Société générale en tant que «
global player ». « Chacun sait, dans ce milieu, que la différence se fera par la
gestion des flux la plus industrialisée et la plus ouverte possible. Aujourd'hui encore,
l'informatique permet au mieux de déverser les flux de front-office dans les systèmes
back-office. Dans quelques années, ce gap aura disparu », explique Carlos Gonçalves. «
C'est ainsi que les banques d'investissement pourront vraiment mettre le client au centre
du dispositif.
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In 1994, the market floor at Société
Générale employed five IT guys. Today, with the Eliot new
project it employs fifty.
Société Générale: the market floor –
the champion of the management matrix.
Infinite reengineering of the market floor is its inner property. The
hyperactivity of the equity derivatives, the competition increase, the
regulation change: “The hard part of the task is to keep the architecture
alive and to still coherent, meeting the short term demands of the traders”
says the Société Générale DAI (security and
index derivatives) IT manager Carlos Gonçalves.
The system called Eliot was conceived in 1992; it was operational from
1994. At the beginning, it employed five people. Today they are fifty
with a budget of 100 million FRF (15,2 million euros) for 2 years. The
team organization is divided in functions of 750 users working on biggest
market places worldwide (New York, Tokyo, London, Paris, etc.). 6 teams
work on projects meeting the demands of front office, back office, sales,
risk control, help-desk and 2 teams work on architecture and fast developments.
The fact that a constructor of each sub-project is also the project manager
charged in the impact analysis in each user (front-office, back-office…)
explains the matrix organization. The coherency is maintained by the technology
used, Referential database (50GB, central database + replicated databases
by Sybase) is accessed via a framework developed in C++.
Every database query transits in the same way, launched from the Excel
worksheet, Eliot Window (made in PowerBuilder) or the ActiveX component
and it makes possible running specific Eliot applications (risk analysis,
valuation, obligatory reporting). Data is exchanged with market flow servers
(order execution…).
Industrial information flow management
The next step, called EDS (Eliot Data Services) will add a middleware
layer, developed in Java/Corba technology. This will make possible to
centralize the interface via distributed components. “This will
allow the local market place application to work independently of the
database and network accidents, without compromising the assembly”,
says the manager.
The architecture team supports the project. The help-desk team uses a
telephony application to maintain the workflow from the user demand to
the case treatment.
The multitude of sub-projects must be well coordinated. For 18 month,
the PSN7 project management software by Le Bihan & Cie has assisted
the planning and the project piloting.
The gap will be reduced
The challenge: to keep the competition advantage of Société
Générale group as the “global player”. “Everybody
knows that in this environment, that the difference will be made by the
industrial and open flow management. Yet today the IT makes it easy to
keep the front-office information flow into the back-office systems,”
explains Carlos Gonçalves. “In this way the investment banks
will really put the client in the center of their objectives.”
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